C'est relativement tard que le Tibet entre dans l'histoire. Vers 600 après J.-C., le roi Nam-ri Songtsen parvient à unifier sous son autorité les tribus nomades de différents fiefs tibétains.

Venu de l'Inde, le bouddhisme s'étend vers le Tibet dès le 7e siècle après J.-C. La nouvelle religion va entraîner au cours des siècles suivants une profonde mutation de la société tibétaine. Les Tibétains, qui avaient su au départ tenir tête à l'empire chinois et réussi à agrandir leur empire, se tournent de plus en plus, à partir du 12e siècle, vers le développement et la promotion de la religion, ce qui va conduire au 17e siècle, sous le Ve dalaï-lama, à l'instauration d'une théocratie. Le dalaï-lama restera d'ailleurs jusqu'au milieu du 20e siècle le chef politique et religieux de ce pays fermé à l'Occident et complètement isolé, nommé parfois "le Toit du Monde".

Depuis l'occupation du Tibet par les troupes de la Chine communiste en 1950/1951 et le départ en exil du XIVe dalaï-lama en 1959, des milliers de Tibétains, pour la plupart issus de l'élite du pays, se sont vus contraints de fuir leur pays. L'art et l'artisanat ont quasi totalement cessé d'exister. On peut considérer comme une tragédie historique le fait que l'art tibétain commence à être mieux connu et apprécié de l'Occident au moment où il a presque disparu de sa terre d'origine.

L'exposition "Tibet - Bouddhas, Dieux, Saints" que présente le Museum der Kulturen Basel donne un aperçu complet de l'art millénaire du Tibet bouddhiste.